L'Afrique en transition

 

Une réalité culturelle nouvelle s’est éclose depuis quelques décennies déjà : le poids démographique de l’Afrique n’est plus dans les villages mais dans les bidonvilles des grandes cités africaines. Le taux élevé d’analphabétisme n’équivaut plus au taux de ruralité. L’Afrique déracinée de la tradition ancestrale et non intégrée à la modernité occidentale, l’Afrique des ouvriers des cités urbaines et péri-urbaines, des petits marchands, des conducteurs de taxi-moto, des coiffeuses et couturières, etc., constitue pour les animateurs du CRS-NDI la couche sociologique la plus significative pour le devenir de l’Afrique mais dont les défis sont les plus difficiles à relever. Minée de l’intérieur par la peur, l’insécurité, la précarité des conditions de vie, elle n’offre pas véritablement une structure stable sur laquelle on pourrait avoir une emprise directe et réelle.

Le service que le CRS-NDI s'efforce de rendre est double. Il développe une andragogie et une pédagogie qui visent d’abord à reconstituer le tissu socio-culturel de cette population. Sur cette base, il propose de façon périodique une formation qui vise à faire de cette couche sociale non seulement un sujet capable d’accueillir le changement culturel et social mais aussi et surtout d’en être l’acteur. A un tel sujet culturellement reconstitué et en passe de devenir acteur de sa propre histoire, le cheminement de l’inculturation devient parlant et probant.