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Coopération missionnaire

Le Sillon Noir, dans les mois qui ont suivi sa naissance à Bohicon, le 19 octobre 1970, a dessiné le champ de sa coopération missionnaire. Celle-ci a été, en premier, en direction de nos Pères dans la foi qui nous ont apporté la Bonne Nouvelle du salut, comme exigence de fidélité. C'est au nom de cette fidélité que les fidèles laïcs ont interpelé le jeune vicaire à la fin de la messe sur son homélie qu'ils trouvaient subversive par rapport à l'exigence de la pureté de la foi et de leur combat acharné contre toute forme de syncrétisme. Mais ayant perçu à la lumière des textes conciliaires lus et traduits dans la langue locale, l'impératif missionnaire de l'inculturation, ils ont compris que leur fidélité ne pouvait se traduire en vérité que comme relève missionnaire au cœur de leur culture.

Le champ de coopération missionnaire, qui s'est ainsi ouvert pour eux, s'est précisé comme champ de "collaboration dans la Vigne du Seigneur" de toutes les catégories de fidèles du Christ: clercs, religieux et fidèles laïcs. Dans ce champ, les fidèles laïcs sont apparus comme ceux par qui l'Esprit du Seigneur a provoqué cette initiative missionnaire originale, avec la conscience d'un peuple de Dieu tout entier missionnaire et théologien. Avec un zèle missionnaire à toute épreuve, les apôtres intellectuels communautaires de la première heure ont mis le clergé de leur Diocèse sur la voie d'une synodalité de témoignage et d'annonce évangélique: témoignage au cœur de la culture de la nouveauté évangélique, annonce kérygmatique de la personne de Jésus de Nazareth à leurs frères et sœurs restés dans les traditions ancestrales. 

Les congrégations religieuses en mission dans le Diocèse d'Abomey, les organismes de coopération missionnaire ont été saisis dans cette dynamique missionnaire naissante au cœur de l'Eglise dans cette petite portion du vaste continent africain. Ils ne tarderont pas à soutenir cette œuvre missionnaire.

En effet, pendant plus d'une décennie, le Sillon Noir a travaillé de façon artisanale. Les enquêtes étaient consignées dans des cahiers ou enregistrées sur des cassettes. Les archives se déplaçaient au gré du changement de poste des responsables du mouvement. Les banques de données qui n’ont pas été réinvesties dans des applications liturgiques ou des travaux de mémoire et de thèse n’ont pu se conserver longtemps. Quand on sait que les premières années, les membres consacraient deux heures par semaine à la collecte des données, on mesure la perte énorme que cela a représentée. C’est face à ce gâchis que les Religieuses de l’Assomption (Province d’Espagne) ont décidé d’aider le Sillon Noir à acquérir une petite maison à Cotonou (Quartier Gbeto, Rue de l’Afrique) qui a abrité le Centre Q.I.C. naissant en 1990. Grâce à l’équipement relativement moderne pour l’époque, bien des données de recherche ont pu être transcrites et mises à la disposition du public. De nombreux ouvrages et plaquettes ont été dès lors édités et diffusés.

A Bohicon, lieu de naissance du Sillon Noir, grâce à l’aide du Cardinal Joseph Ratzinger, un Centre analogue a été créé pour servir de lieu d’activités aux intellectuels communautaires. Au bout de quelques années d’activités intenses, le Centre de Cotonou devenant exigu, les Pères Salvatoriens de Passau ont accepté d’aider le Sillon Noir à mettre en route un immeuble plus grand pour abriter les activités du Centre QIC. A cet effet, l’Archevêque de Cotonou, Mgr de Souza, refusant que les premiers locaux soient détruits et reconstruits, a préféré céder en 1998 au Sillon Noir une parcelle au carré 901 (Quartier Sikècodji – Paroisse St Jean) pour l’implantation du nouveau siège. En dehors de l'apport substantiel des Salvatoriens de Passau et de la contribution propre des membres du Sillon Noir, notamment les intellectuels universitaires, plusieurs partenaires ont concouru à la réalisation de ce projet : le Diocèse de Bolzano, Misereor, Missio München, les Sœurs de l’Assomption et les Petites Sœurs des Pauvres. La bénédiction du nouveau siège a été faite le 24 novembre 2003 par l’Archevêque de Cotonou, Mgr Nestor Assogba. A la demande de ce dernier, le nom "Centre de recherche scientifique Notre Dame de l’inculturation" (CRS-NDI), retenu par les promoteurs depuis 2001, a été modifié en "Centre de recherche et de spiritualité Notre Dame de l’Inculturation" (CRS-NDI). Cette désignation sera par la suite mieux précisée: "Centre de recherche socio-théologique Notre-Dame de l'Inculturation".

L'inauguration officielle du nouveau siège a été faite le 25 novembre 2003 par le même Archevêque, en présence du Nonce Apostolique, Mgr Pierre N’Guyen van Tot, lors de l’ouverture du Colloque international sur "la Vie consacrée et la nouvelle évangélisation", organisé par la CERAO (Conférence Episcopale Régionale de l’Afrique de l’Ouest francophone) et l’URCAO (Union régionale des Conférences des Supérieurs Majeurs de l’Afrique de l’Ouest francophone) » (25-29 novembre 2003).

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